Le polo-coat
On vous proposait déjà des polo-coat auparavant: j’ai voulu retravailler cette pièce avec Couturier Parisien, en particulier sur des finitions plus traditionnelles de cette pièce impossible à trouver en dehors du bespoke. Je pense en particulier aux poches boîte au lettre, beaucoup plus intéressantes selon moi que les classiques poches à rabat.
Vous trouverez aussi l’autre grande signature du polo-coat: un dos à soufflet et bas boutonné ultra charismatique.
Les polo-coats sont loins d’être le manteau le plus accessible du marché, on arrive à vous le proposer à 279€ car:
– Couturier Parisien est une marque de fabricant, qui possède son atelier en Serbie: il n’y a donc pas d’intermédiaires inutiles
– Couturier Parisien dispose de relations et donc de tarifs privilégiées avec Intespra, le drapier italien avec lequel on a travaillé pour cette collaboration
– Comme toujours, je fonctionne de manière la plus lean possible avec des frais de structure très faibles et aucun investissements publicitaires
La production est déjà en cours avec une livraison d’ici fin Février.

La signature: la poche boîte aux lettres
La poche boîte aux lettres est une des caractéristiques les plus emblématiques du polo coat. Etonnamment, elle n’était pas présente sur les premiers modèles portés par les joueurs de polo anglais au début du 20ème siècle.
C’est en réalité Brooks Brothers qui popularise cette finition dans les années 1920, au moment où le polo coat devient une pièce de référence du vestiaire Ivy League. Le manteau passe alors d’une pièce purement utilitaire à un vêtement plus raffiné, avec des finitions qui témoignent de cette évolution.
La différence avec une poche à rabats
Il est assez fréquent de confondre poche à rabat et poche boîte aux lettres, d’autant plus que ces deux finitions se retrouvent souvent sur les mêmes types de vêtements. Pourtant, leurs constructions respectives sont sensiblement différentes.
La poche à rabat correspond à une finition relativement simple : il s’agit d’une poche dont l’ouverture est protégée par un rabat qui peut être rectangulaire ou légèrement arrondi. On la retrouve aussi bien sur des vestes de costume que sur des manteaux, avec une construction qui peut être soit plaquée soit intégrée dans la doublure.
La poche boîte aux lettres est en réalité beaucoup plus subtile et complexe dans sa réalisation. Elle marie ingénieusement les caractéristiques d’une poche plaquée et d’une poche passepoilée : l’ouverture prend la forme d’une fente horizontale étroite, comme sur une boîte aux lettres (d’où son nom), tandis que la partie plaquée vient encadrer cette ouverture de manière très architecturale.
Cette construction plus travaillée en fait une finition particulièrement adaptée aux pièces habillées. Elle apporte une touche d’élégance discrète qui se démarque subtilement des poches à rabat plus classiques, tout en restant parfaitement fonctionnelle au quotidien.


Un dos charismatique: soufflet et bas boutonné
Le soufflet
Le soufflet dans le dos du polo coat n’est pas qu’un simple détail esthétique : il témoigne en fait des origines équestres du manteau. À l’époque où il était porté entre les matchs par les joueurs de polo (d’où son nom de “waiting coat”), ce soufflet avait une véritable utilité pratique. Il permettait d’enfiler plusieurs épaisseurs de vêtements sans compromettre ni le confort ni la mobilité.
Cette construction ingénieuse donne au polo coat une polyvalence rare : il peut être porté aussi bien de manière décontractée avec un simple pull que plus formelle par-dessus un costume, tout en conservant dans les deux cas une ligne impeccable. Le soufflet s’adapte naturellement au volume des vêtements portés en dessous, sans jamais déformer la silhouette.
C’est d’ailleurs ce qui explique que cette caractéristique ait perduré même sur les versions les plus habillées du manteau : elle allie parfaitement l’aspect pratique à l’élégance de la coupe.
Le bas boutonné
Si le bas boutonné du polo coat intrigue souvent au premier abord, c’est qu’il s’agit d’une finition assez rare sur un manteau. Cette fermeture, traditionnellement réalisée avec des boutons en corne naturelle, n’est pourtant pas qu’un simple choix esthétique.
Elle permet de garder le manteau bien fermé jusqu’en bas, un avantage non négligeable lorsqu’on le porte par-dessus un costume. La disposition des boutons assure un tombé impeccable tout en évitant que le bas du manteau ne s’ouvre disgracieusement lorsqu’on marche.
C’est ce genre de détail qui fait toute la différence entre un manteau standard et une pièce véritablement travaillée : les finitions sont à la fois élégantes et parfaitement pensées pour une utilisation quotidienne.


Finitions discrètes

Double boutonnage et col tailleur
Evidemment, les revers larges sont mis en valeur par une surpiqûre ainsi qu’une milanaise.
La barchetta à l’arrondi prononcé vous permettra d’y rajouter avec nonchalance des lunettes de soleil et une paire de gant.

Les manches officiers
Autre signe distinctif du polo-coat: les manches officiers qui se distinguent par l’ourlet apparent au niveau du poignet. Une autre finition discrète qui donne encore une fois beaucoup de prestance à l’ensemble.
Le tissu choisi: 100% laine italienne upcyclée 375g/m2 de chez Intespra
IN.TES.PRA est une maison italienne fondée en 1983 par Alessandro Cenci et Franco Raggiani. Installée à Prato, berceau historique du textile italien, elle s’est rapidement imposée comme une des références incontournables du district en matière de laine cardée.
La maison se distingue par sa vision responsable du textile : elle utilise notamment de la laine recyclée dans 65% de ses tissus, une tradition ancrée dans l’histoire de Prato depuis plus d’un siècle. Cette approche permet de réduire significativement l’impact environnemental, que ce soit en termes d’émissions de CO2, de consommation d’eau ou d’utilisation des terres.
Les tissus produits par IN.TES.PRA se caractérisent par leur construction en laine cardée, un procédé qui permet d’obtenir une texture particulièrement intéressante en mélangeant des fibres de différentes longueurs. La qualité reste au cœur des préoccupations, avec une attention particulière portée à la sélection des matières premières et des teintures.

Coupe et tableau des tailles
Je porte du S pour 1m63 et 63kg.

Conseils de style
Décontracté, avec un layering pointu
Cette tenue illustre parfaitement l’art du layering à l’italienne, avec une superposition particulièrement réussie qui joue sur les textures et les volumes. Le polo coat en laine bleu marine constitue la pièce maîtresse de cet ensemble aux accents vintage.
Le jeu des matières est particulièrement intéressant : le velours côtelé beige du pantalon dialogue harmonieusement avec le col roulé en laine écrue, tandis que la veste militaire en coton Jungle Jacket ajoute une touche heritage bienvenue. On apprécie particulièrement comment le polo coat, avec sa construction ample mais maîtrisée, permet d’accueillir ces différentes épaisseurs sans perdre en élégance.
Les accessoires viennent parfaire cette esthétique ivy league des années 50 : les lunettes effet écaille et les loafers patinés avec glands s’inscrivent parfaitement dans ce registre universitaire américain dont le polo coat est directement issu. Les gants en cuir bordeaux apportent quant à eux une touche de raffinement qui élève subtilement l’ensemble.
C’est exactement ce genre de tenue qui illustre comment le polo coat peut servir de toile de fond élégante à des associations plus casual : sa construction généreuse permet d’accueillir plusieurs couches tout en conservant une allure parfaitement structurée.
Habillé, par dessus un costume
La poche boîte aux lettres apporte une subtile originalité à ce manteau business, sans jamais compromettre son élégance formelle. Sa construction plus architecturale que la moyenne, avec cette fente horizontale caractéristique encadrée par une partie plaquée, crée un point d’intérêt visuel discret mais travaillé.
On apprécie particulièrement son intégration réussie dans un contexte business : son dessin reste suffisamment sobre pour ne pas détonner avec le costume porté en dessous, tout en donnant au manteau une vraie personnalité. Elle illustre parfaitement qu’on peut affirmer son style même dans un contexte formel, à condition de rester dans une certaine retenue.