Un savoir-faire traditionnel basque, mais au Cambodge
Quand j’ai lancé ces espadrilles en 2019, il était incompréhensible pour la plupart des gens de payer plus de 50€ pour des espadrilles faites au Cambodge là où on peut en acheter à moins de 20€ fabriquées dans le Pays Basque.Trois ans plus tard, les faits sont simples:- ceux qui acheté nos modèles en 2019 les portent toujours- ceux qui préfèrent le made in France entrée de gamme en ont déjà changé trois fois
Comment expliquer cette différence ?
Le coût de la main d’oeuvre plus bas au Cambodge permet à notre atelier de passer plus de temps sur une paire d’espadrilles, de faire à la main davantage de finitions, avec plus de soin et pour un résultat plus durable. Le tout avec un prix relativement contenu.https://youtu.be/UXHpBcjT5Z0
Au-delà d’un excellent produit, il est également réalisé tout au long de la chaîne de valeurs avec des partenaires éthiques dont nous allons vous présenter les atouts et les initiatives: la marque Krama Héritage, l’atelier Amboh et l’association de tisserandes Rajana
Notre collaboration avec Krama Héritage
Il s’agit de la troisième collaboration que nous effectuons avec Krama Héritage.Voici pourquoi nous avons choisi de travailler avec cette marque, depuis 2020:– une offre vaste: qui couvre de plus en plus de savoirs-faire khmers (dont ce nouveau coton organique)– une logistique rôdée, aux coûts maîtrisés, pour une réception rapide et fiable des produits depuis le Cambodge: une qualité non négligeable dans le contexte actuel– un engagement social: le financement de 4 heures d’enseignements pour un écolier scolarisé à l’Ecole de rattrapage de PSE pour chaque paire vendue (Pour un Sourire d’Enfant, une association qui permet aux enfants issus de familles très pauvres d’être scolarisés).
Notre atelier: Amboh
Sebastien, fondateur de l’atelier, est un puriste de l’espadrille: Lillois d’origine, il arrive au Cambodge il y a 9 ans et décide de monter à Phnom Penh un atelier d’espadrille avec tout le savoir-faire du Pays-Basque, couplé aux tissus khmers uniques en leur genre.Non content de reproduire ce savoir-faire français, il va aussi l’améliorer pour adapter les espadrilles à l’environnement de Phnom Penh, aux trottoirs inachevés et aux moussons d’une violence rare, donc plus hostile que les villes occidentales classiques.Chaque paire demande ainsi 1 heure et demie de travail.
Couture Ojal: la signature traditionnelle
La couture increvable des espadrilles 100% faites main selon le savoir-faire du Pays Basque.Sa maîtrise demande dextérité, précision et force à la fois: seuls les artisans les plus expérimentés sont capables de la réaliser.On vous laisse apprécier cet aperçu d’une technique impressionnante.
Semelle de l’extrême
Toutes nos espadrilles sont équipées d’une semelle anti-dérapante en caoutchouc pour:- une meilleure adhérence- des pieds au sec- une semelle en jute protégée
Ces semelles à toutes épreuves ont été conçues pour résister à la fois aux moussons violentes de Phnom Penh, ainsi qu’aux trottoirs approximatifs de la ville. Elles n’auront aucun mal à tenir plusieurs années dans les climats européens plus cléments.
Finitions bétons
On a identifié tout ce qui n’allait pas sur une espadrille bon marché pour vous proposer des finitions qui vont durer:
- rebords renforcés avec du thermocollant pour une meilleure tenue (surtout au talon) et éviter les espadrilles qui s’affessent
- avant renforcé avec la toile de jute de la semelle pour éviter l’usure prématurée
- couture en croix qui relie l’avant et l’arrière
Un cadre de travail bienveillant et stimulant
Amboh ne se distingue pas seulement par son savoir-faire, mais aussi par les conditions de travail ultra-favorables mises en place par Sébastien:- un salaire bien plus élevé que la moyenne du secteur textile, suffisant pour obtenir un crédit bancaire- une assurance maladie- un day-care pour accueillir les enfants des artisans après l’école- des formations régulières
Un coton bio de Phnom Srok
Pour cette nouvelle édition de nos espadrilles et ce nouveau tissu, nous travaillons avec une association cambodgienne labellisée commerce équitable, Rajana. Elle produit son coton organique a Phnom Srok, un nom qui vous rappellera nos premières écharpes en soie sauvage lancées en 2014. Cette ville est historiquement un bastion textile d’abord connue pour sa soie, et qui a été une des premières a proposer un coton bio, c’est-à-dire cultivé sans usage de pesticides.Au-delà de ce savoir-faire, c’est aussi tout le fonctionnement de cette association qui contribue au développement de l’artisanat et a un début de prospérité dans les villages.Rajana est une des seule association à être entièrement gérée par des khmers.Voici quelques exemples de bonnes pratiques dans l’équipe de Phnom Penh:- 10% du salaire est mis de côté: 5% en cas d’urgence médicale et 5% dans un compte épargne (bien utile dans un pays sans retraite ni sécurité sociale)- 10$ sont versés par mois et par enfant pour aider leur scolarisation, et un budget annuel de 100$ par employé pour se former (par exemple en anglais ou en informatique)En province, les artisans peuvent travailler de chez eux, en restant en famille. Dans une ambiance et des conditions de travail infiniment plus favorables que dans les grosses usines textiles de la banlieue de Phnom Penh.