Smoking col châle Vitale Barberis Canonico Barathea semi-entoilé

Rappels sur le semi-entoilage

Si vous suivez JamaisVulgaire depuis longtemps, vous avez probablement déjà entendu parler des différentes constructions de vestes possibles. Le semi-entoilage occupe une place particulière : il combine les avantages de l’entoilage traditionnel dans le haut de la veste avec un thermocollage léger dans le bas.

La construction en détail :

Sur la partie haute, on retrouve un entoilage traditionnel au niveau des épaules, de la poitrine et des revers. Cette toile “flottante” en crin de cheval et laine n’est pas collée mais maintenue par des points de couture précis qui lui permettent de bouger naturellement avec vos mouvements.

La partie basse reçoit quant à elle un thermocollage beaucoup plus léger que ce qu’on peut trouver sur un costume entièrement thermocollé. Cette construction hybride permet d’obtenir un excellent compromis.

Les avantages de cette construction sont multiples :

En termes de confort et d’esthétique, le semi-entoilage apporte :

• Un tombé impeccable au niveau de la poitrine
• Une vraie fluidité dans les mouvements
• Une veste qui épouse naturellement votre silhouette

La durabilité n’est pas en reste :

• Une meilleure longévité qu’un thermocollage classique
• L’absence de risque de décollement ou de formation de cloques
• Un plastron qui va même se bonifier avec le temps en s’adaptant à votre morphologie

C’est pour toutes ces raisons que le semi-entoilage représente selon moi le meilleur rapport qualité-prix sur le marché de la demi-mesure. Vous bénéficiez des avantages principaux de l’entoilage traditionnel, tout en restant dans une gamme de prix plus accessible. Une option particulièrement pertinente si vous portez régulièrement des costumes.

Vitale Barberis Canonico; quand l’histoire rencontre l’innovation

Vous suivez le blog depuis longtemps, vous savez que je m’intéresse particulièrement aux drapiers qui ont su traverser les époques. C’est justement le cas de Vitale Barberis Canonico (VBC), qui reste à ce jour la plus ancienne manufacture de tissus encore en activité, avec une histoire qui remonte jusqu’en 1663.

L’histoire débute lorsqu’Ajmo Barbero fournit une “serge grise” au Duc de Savoie : on note déjà à l’époque une maîtrise exceptionnelle des procédés de teinture qui fera la réputation de la maison. Depuis, l’entreprise est restée dans la même famille pendant 13 générations, un record qui témoigne d’une transmission réussie du savoir-faire.

En termes de capacités, les chiffres donnent le vertige :

• 8 millions de mètres de tissus produits chaque année
• 5000 tonnes de laine brute traitées
• L’équivalent de 3,5 millions de costumes

La qualité des matières premières n’est pas laissée au hasard : VBC possède trois fermes en Australie et sélectionne méticuleusement ses laines à travers le monde. Pour ses tissus les plus prestigieux, la maison utilise notamment des laines mérinos Super 180’s d’une finesse de 14,5 microns.

L’offre est structurée autour de différentes gammes :

• Les Super 110’s à 120’s : le choix idéal pour un costume porté régulièrement
• Les Super 150’s : des tissus plus fins et luxueux
• Des collections exclusives comme le “Revenge” en Super 150’s avec une finesse de 16 microns

Ce qui m’impressionne particulièrement chez VBC, c’est leur capacité à marier tradition et innovation. La maison maîtrise l’intégralité du cycle de production, de la matière première au produit fini, avec un contrôle qualité qui porte sur plus de 10 millions de mètres de tissus par an. Cette exigence technique explique pourquoi VBC est devenu le fournisseur privilégié de maisons prestigieuses comme Louis Vuitton, Hermès ou encore Berluti.

Le Barathea pour un smoking ?

Le barathea se distingue avant tout par son armure textile spécifique, caractérisée par un sergé irrégulier composé de petits motifs géométriques tissés en diagonale. Cette construction confère au tissu un aspect mat légèrement granuleux très reconnaissable, particulièrement adapté au formalisme du smoking.

Dans sa version laine-mohair (ici 71%-29%), cette étoffe cumule plusieurs propriétés qui la rendent particulièrement pertinente pour la confection cérémonielle :

• Tenue structurelle : le mohair, fibre issue de la chèvre angora, apporte une résilience exceptionnelle au tissu. Contrairement aux mélanges incorporant du polyester, la tenue est ici naturelle et s’accompagne d’une meilleure respiration.
• Brillance subtile : le mohair introduit un léger lustre naturel qui capte délicatement la lumière sans jamais tomber dans l’aspect plastifié des tissus synthétiques. Cette caractéristique est particulièrement valorisée dans un contexte de soirée.
• Résistance aux froissements : l’élasticité naturelle des fibres de mohair permet au vêtement de retrouver sa forme après compression, qualité non négligeable pour un vêtement d’apparat souvent porté plusieurs heures d’affilée.
• Durabilité supérieure : contrairement à un tissu pure laine, ce mélange offre une meilleure résistance à l’usure et aux frottements, notamment aux points de tension (coudes, épaules).

Un choix raisonné pour le long terme

L’investissement dans un smoking en barathea laine-mohair présente également des avantages économiques sur la durée. Si son coût initial peut être supérieur à celui d’un modèle en mélange synthétique, ses qualités de conservation compensent largement cette différence.

Le Vitale Barberis Canonico utilisé ici représente par ailleurs un excellent compromis entre qualité et accessibilité parmi les drapiers italiens. Son barathea offre un grammage équilibré (généralement autour de 260-280g/m²) permettant un port confortable en toutes saisons, tout en conservant une tenue impeccable.

La légère texture mate du barathea présente enfin l’avantage d’atténuer les inévitables traces d’usure qui apparaissent avec le temps, prolongeant ainsi considérablement la durée de vie esthétique du vêtement.

Pour toutes ces raisons, le barathea laine-mohair s’impose comme l’étoffe de référence pour un premier smoking destiné à traverser les années.